Oradour sur Glane
SECONDE GUERRE MONDIALE
Robert Hébras est mort samedi 11 février à 97 ans.
Il était le dernier rescapé du massacre d’Oradour-sur-Glane.
Pendant près d'une quarantaine d'années, il n'a pas pu parler du massacre. Il devait se reconstruire... Il a commencé à être sollicité dans les années 1980. En 1988, l'unique femme survivante et seule témoin du massacre dans l'église du village, Marguerite Rouffanche, décède. C'est un déclic. "Je crois qu'il réalise qu'elle a très peu parlé et qu'avec elle s'envolent ses souvenirs et sa mémoire. A ce moment-là, il se dit qu'il faut parler pour qu'on n'oublie pas. Il faut le raconter au plus grand nombre."
Ainsi, il a sillonné les routes de France et d'Europe pour raconter son histoire inscrite dans l'Histoire de la Seconde Guerre mondiale.
Oradour sur Glane, village martyr...
Le samedi 10 juin 1944 pendant la seconde guerre mondiale, le village d'Oradour sur glane a été entièrement détruit à la suite d’une violente attaque d'une troupe de soldats nazis. Tous les villageois présents ont perdu la vie, 643 personnes, dont 207 enfants. Six personnes ont miraculeusement survécu au massacre.
Que s'est-il passé ?
Les soldats allemands encerclent la commune. Ils disent devoir la fouiller, ils recherchent des armes. Prétextant une vérification d’identité, ils regroupent tous les habitants sur la place du village.
Les hommes sont ensuite répartis en six groupes et emmenés à différents endroits du village. Ils seront fusillés et les corps brulés.
Les enfants et les femmes sont rassemblés dans l'église dans laquelle ils ont placé des caisses de gaz asphyxiant qui explosent. L'église s'enflamme et une fusillade éclate. Les SS y mettent ensuite le feu. Les enfants et les femmes qui sont à l'intérieur meurent. La chaleur est tellement importante qu'elle fait fondre les cloches. Des débris de 1,20 m de hauteur recouvrent les corps. Une seule femme parvient à s'enfuir par une des fenêtres.
Ensuite, les soldats inspectent à nouveau toutes les maisons et tuent les habitants qui n'ont pas pu se rendre sur la place.
Le lendemain, ils mettent le feu à l'ensemble des maisons pour faire disparaître toutes traces de leur exaction.
Les survivants...
Une trentaine d"habitants ont survécu au massacre. Ils avaient réussi à se cacher ou à s'enfuir.
Robert Hébras, Jean-Marcel Darthout, Mathieu Borie, Clément Broussaudier, ainsi que Pierre-Henri Poutaraud, sont les seuls à avoir survécu à l’exécution. Ils sont restés couchés, sous le corps de leurs camarades, dans la grange où ils avaient été rassemblés. Ils ont fait semblant d’être morts; les allemands achevaient tous ceux qui bougeaient encore. Un quart d’heure après les exécutions, la SS a mis le feu à la grange afin d’effacer les traces de leurs exactions. Pierre-Henri Poutaraud s’est enfui dès le départ du feu et a été assassiné près du cimetière. Les quatre autres hommes sont restés couchés jusqu’au moment où ils ont craint pour leur propre vie. Trois des cinq hommes qui ont réussi à fuir le village en feu étaient gravement blessés ; Robert Hébras l'était à la poitrine, à une jambe et au poignet droit.
Marguerite Rouffanche est la seule femme à avoir survécu au massacre.
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Et après ...
En mars 1945, le Général de Gaulle se rend sur les lieux pour rendre un hommage aux victimes. Quelques mois plus tôt, il décide de conserver le village en l'état. Cette décision sera validée ensuite par le Gouvernement provisoire de la République française le 28 novembre 1944. Cette conservation, c'est assurer à la France un devoir de mémoire. Charles de Gaulle souhaite faire d'Oradour sur Glane le symbole des souffrances du peuple français au cours des quatre années d’occupation allemande.
Quelques années plus tard, l’État décide de construire un nouveau village à côté des ruines.
Aujourd'hui les ruines sont toujours conservées tel qu'il est resté le 10 juin 1944. C'est devenu un monument historique et un symbole de l'horreur de la Seconde Guerre mondiale. C'est un symbole que la France partage avec les Allemands.
En France, Oradour constitue le plus grand massacre d'une population civile lors de la Seconde Guerre mondiale.
Un procès bien difficile s'est ouvert le 12 janvier 1953 devant le tribunal militaire de Bordeaux. Parmi les vingt-et-un accusés figurent quatorze Alsaciens, incorporés de force sauf un engagé volontaire, un mineur au moment des faits et un condamné à mort dans une autre affaire qui n'est pas extradé. Certains seront condamnés à mort, d'autres à de la prison et d'autres encore à des peines de travaux forcés.
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Date de dernière mise à jour : 26/06/2025
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